Marion est une baroudeuse belge de 24 ans. Elle a effectué des études en photographies. Le wwoofing, c’est sa grande passion ! Elle en a notamment fait pendant neuf mois au Canada. Ce qui lui plait dans cette aventure, c’est l’opportunité de travailler avec les animaux et la terre, de façon durable. Elle a depuis commencé des études en agronomie, en environnement et en technologie animalière. Désormais en voyage en Nouvelle-Zélande, elle nous raconte son expérience !
Pourquoi as-tu décidé de faire un PVT en Nouvelle-Zélande ?
La Nouvelle-Zélande c’était un vieux rêve pour moi ! C’est sûrement cliché, mais j’ai découvert les paysages en regardant Le Seigneur des Anneaux au cinéma quand j’avais sept ans. Je suis tout de suite devenue fan du pays et je me suis souvent renseignée pour y aller par la suite. Pour différentes raisons, ça ne s’était jamais fait. Voilà que, l’année dernière, un couple d’amis français décide de s’y rendre et me propose de les accompagner. Je commence à tout organiser mais les aléas de la vie feront que, finalement, le voyage n’est plus possible pour eux. Trop emballée et déjà impliquée dans le projet à ce moment, je décide de quand même prendre mon billet d’avion !
Le choix d’un PVT semblait couler de source. Je savais plus ou moins ce que je voulais voir en Nouvelle-Zélande, j’avais noté quelques wwoofing que j’espérais faire mais je n’avais pas de plan plus précis. Le PVT me permettrait au moins de rester plus que trois mois et surtout de pouvoir travailler sur place afin d’acheter mon billet de retour. C’est très dur, même quand on adore tout organiser, de se rendre compte de ce que sera la vie à l’autre bout du monde, il faut d’office laisser de la place à l’imprévu et disons que le PVT aide. C’est une sécurité !
Pour le moment, je ne l’ai pas tellement « rentabilisé » car je n’ai pas travaillé. La plupart des offres d’emplois demandaient le permis de conduire (je ne l’ai pas) et un engagement de trois mois minimum. Pour moi, ce n’était pas envisageable de rester aussi longtemps au même endroit alors que, tout ce que je voulais, c’était découvrir le pays !
Comment voyages-tu en règle générale ?
Je ne dispose pas d’un énorme budget. J’aime faire du camping, de la randonnée, du stop, du wwoofing, rester chez l’habitant. Je dois toutefois reconnaître que la Nouvelle-Zélande se prête moins bien à ce mode de vie. Déjà, le camping sauvage (en tente) est interdit depuis quelques années, chaque nuit de voyage devient payante. Celui qui a dit que faire du stop en Nouvelle-Zélande était facile n’a pas du essayer. Il y a bien des journées plus chanceuses de temps en temps mais je peux vous dire que c’est bien le pays le plus dur dans lequel j’ai eu à le faire.
Au final, j’ai toujours réussi à me rendre partout, même sans voiture et avec un petit budget dans un pays cher. Je suis parvenue à faire toutes les choses que j’avais prévues. Alors oui, c’est parfois dur, c’est parfois fatiguant ou un peu stressant mais, si on est bien organisée, tout est possible !
Quels ont été tes meilleurs expériences en wwoofing ?
C’est vraiment très difficile d’en choisir un en particulier. En ce moment même, je suis en train de faire mon quatrième sur le territoire néo-zélandais et ils étaient tous très différents les uns des autres.
J’aime particulièrement faire des wwoofing dans un cadre assez familial, de petites productions ou même simplement chez des gens ayant juste un jardin et quelques animaux. Ce que je recherche c’est vraiment le partage, la découverte, l’échange et non pas un endroit ou rester gratuitement (même si c’est non négligeable). Je suis prête à travailler et à me salir les mains à partir du moment où ça rentre dans le cadre d’une aide à la famille et non pas une institution qui cherche juste des travailleurs gratuits.
En Nouvelle-Zélande, le wwoofing m’a surtout permis de rencontrer de véritables locaux. Ce n’est pas toujours évident quand on voyage puisqu’on rencontre souvent des Européens. J’ai eu l’occasion de manger de délicieux repas où tous les ingrédients venaient directement de la ferme, j’ai appris à conduire un quad pour déplacer des troupeaux sur de grandes distances, à reconnaître le chant de différents oiseaux, j’ai découvert le cinéma néo-zélandais et j’en ai appris pas mal sur le mode de production local…
C’est surtout toujours très gratifiant d’entendre que vous êtes bienvenue pour revenir quand vous voulez ! J’ai même reçu un Punamu (un collier porte-bonheur très populaire chez les maoris) à la fin de mon séjour dans mon premier wwoofing.
Raconte-nous comment tu as passé Noël et le Nouvel an.
A Noël, je voyageais avec une autre belge que j’ai rencontré en Nouvelle-Zélande. Nous voulions passer les fêtes dans un cadre un peu plus familial et avons donc décidé de faire du wwoofing pendant cette période. Nous nous sommes finalement retrouvées chez une très gentille dame à New Plymouth. Il n’y avait pas beaucoup de travail à faire mais nous étions ravies d’aider un maximum et Dirken, notre hôte, semblait très heureuse d’avoir de la compagnie. La période des fêtes, quand on est loin de chez soi, c’est toujours un peu dur mais Dirken a vraiment su faire passer ça. Nous avons commencé, le 24, par un délicieux brunch toutes les trois avant de nous rendre chez des amis où nous avons été merveilleusement reçues. Le repas était peu orthodoxe pour un réveillon, surtout pour nous, habituées au froid pendant les fêtes, mais c’était parfait ! Une fois rentrées, nous avons échangé de petits cadeaux. Le jour de Noël, j’ai eu droit au fameux barbecue dont je rêvais tant et nous avons enchaîné quelques classiques du cinéma tels que Sister Act, Love Actually et Star Wars en mangeant des chocolats. Je crois juste que ma famille a un peu enragé quand je leur ai envoyé des photos de moi en train de me baigner dans la mer un 26 décembre !
Nous avons toutefois quitté notre hôte avant le nouvel an car on avait décidé de le passer à Taupo, dans une auberge géniale où nous étions restées auparavant. Je recommande le Rainbow Lodge ! Les gens y sont formidables et il y avait toujours quelque chose à faire tout en restant un endroit calme et agréable ! Par exemple, gonfler un matelas prêté par l’auberge, se poser dessus et descendre tranquillement la rivière jusqu’aux sources d’eaux chaudes, c’était vraiment le pied ! C’est d’ailleurs ce que nous avons fait le 30 décembre.
Pour le 31, la journée a été un peu plus chargée. Nous avons fait la randonnée du Tongariro Alpine Crossing. Réveil à 4h30, trajet en bus et huit heures de marche.
Nous sommes revenus à l’auberge à 16h00. Impossible de faire une sieste à cause de la chaleur. Nous avons donc enchaîné directement sur la soirée organisée par l’auberge. Tout le monde se retrouve avec des paillettes sur le visage et des bâtons fluos dans les cheveux. Le patron avait même acheté des feux d’artifices. Nous avons d’ailleurs également tous été jusqu’au lac de Taupo à minuit pour voir ceux organisés par la ville. Quelle soirée !
Quels sont les spots les plus incroyables que tu as découvert ?
Pour voir des paysages magnifiques, ça il y a pas à dire, la Nouvelle-Zélande, c’est le top ! Je crois que mes endroits favoris ont été la Milford Road (qui relie Te Anau à Milford Sound), Tasman Glacier dans le parc national de Mt Cook, le Mt Sunday, Tongariro (même s’il y avait du monde), Coromandel Peninsula et, pour citer quelque chose de moins connu, la petite plage au bord du lac Mahinapua près d’Hokitika (la Swimmer’s beach). On croit savoir à quel point la Nouvelle-Zélande est splendide mais en fait on n’en sait rien du tout tant qu’on ne l’a pas observé avec ses propres yeux !
Quel est ton programme pour la suite ?
Il me reste encore quelques temps à voyager en Nouvelle-Zélande avec du wwoofing prévu dans l’île du nord. Après ça, il sera temps de rentrer à la maison. J’ai déjà deux trois jobs de prévu comme animatrice en ferme, photographe (oui, j’aime quand c’est varié). J’ai quelques projets personnels aussi comme finir un livre que j’écris ou organiser une exposition avec mes photos de voyage. Le but c’est de travailler quelques temps et puis de repartir en voyage bien sûr ! Je rêve de découvrir le Japon.
A long terme, j’aimerais avoir ma propre ferme d’animation où je pourrais être auto-suffisante, accueillir des stages de sensibilisation à la nature ou de guide nature et pouvoir recevoir des wwoofeurs à mon tour !
Suivez les aventures de Marion sur son blog.