Amandine et Olivier, trente ans tous les deux, ont débarqué en Nouvelle-Zélande avec un visa Working Holiday. Elle, est archéologue. Lui a travaillé pendant sept ans dans des universités, accompagnant des enseignants dans l’apprentissage des outils numérique. Sur leur blog 12 Heures Plus Tôt, ils racontent leurs différentes péripéties. Nous les avons rencontrés le temps d’une interview.
Pourquoi avez-vous décidé de partir en PVT Nouvelle-Zélande ?
Olivier : le projet de voyage de longue durée à l’étranger trottait dans ma tête depuis quelques années, mais sans vraiment se concrétiser : craintes de la solitude, barrière de la langue, éloignement, etc. Lorsque j’ai entendu parler du PVT, cela a éveillé ma curiosité. Mais ce n’est qu’il y a 2 ans, alors que mon emploi en France commençait à me peser fortement, que j’ai su que j’allais vraiment passer à l’acte ! (2 ans, c’est long, mais j’ai rencontré Amandine entre-temps, ce qui a décalé le départ d’une année).
Au début, l’Australie et le Canada étaient des choix plus évidents que la Nouvelle-Zélande. Mais lorsque le moment est vraiment venu, que j’ai regardé la liste de pays éligibles, il est devenu évident que la Nouvelle-Zélande me correspondrait mieux ! Déjà, je suis incapable de me résigner à ne pas tout découvrir, un premier bon point pour ce pays de taille raisonnable.
Ensuite, le projet : progresser en anglais ! Au Canada, il y a le risque tentant de rester au Québec. Puis il y a ce fameux quota. Cela ressemble à un choix par défaut vu sous cet angle, mais les paysages somptueux ont fini par nous convaincre.
Comment voyagez-vous en règle générale ?
Nous avons compté. Après 133 nuits en Nouvelle-Zélande, nous avons dormi dans 61 lieux différents. Disons-le directement, nous passons le plus clair de nos nuits en camping. On dort dans la voiture que nous avons acheté et aménagé dès notre dixième jour. Se confectionner un lit douillet à l’arrière d’une voiture est une pratique courante ici. On pensait que cette solution serait occasionnelle au début, mais finalement nous ne dénombrons que cinq nuits dans des « vrais lits ».
Ici, tous les campings disposent d’une cuisine. Certains disposent même d’un salon. Idéal pour se mettre à l’intérieur les jours de pluie ou de fort vent.
Comme le camping sauvage est interdit en Nouvelle-Zélande, il y a aussi la solution des free camp, ou parfois des campings gérés par le DOC, dont le tarif varie entre $8 et $13 la plupart du temps. Ils sont souvent très basiques.
Pour aller de camping en camping, nous utilisons l’application CamperMate, très populaire ici.
Est-ce intéressant de s’installer dans une ville en Nouvelle-Zélande ?
Sérieusement, pour Auckland, c’est un non direct : la ville n’est pas désagréable, mais nous ne sommes pas en Nouvelle-Zélande pour vivre dans une ville de 1,5 millions d’habitants. Dans le même genre, nous avons honni Queenstown, que nous considérons comme une immense fourmilière à touristes ayant pour seul but de vendre de la pseudo-aventure à des prix démesurés (du moins, en été). Wellington nous a davantage séduit, mais le vent permanent a fini par nous décourager d’y rester. Nous avons ensuite tenté de nous installer à Napier, qui possède un certain charme, mais nous l’avons quitté faute d’y avoir trouvé un job.
Avez-vous travaillé en Nouvelle-Zélande ?
Nous avons réalisé 4 HelpX à ce jour : deux dans des familles pour aider à arranger leur jardin et deux dans des cafés restaurants.
Nous n’avions aucun talents de jardinier auparavant, mais notre premier HelpX nous a vraiment rassuré : nos hôtes étaient absolument charmants. Ce fut une semaine très agréable à vivre et nous avons pu échanger avec la famille. Le second HelpX était assez similaire, mais nous travaillions davantage (env. 4 heures par jour). En échange, vous disposions de notre propre cottage avec salle de bain privée.
Le troisième HelpX était sans doute le moins agréable. Un café-bar-restaurant-camping à Westport, à quarante kilomètres de la première trace de vie. Ce que nous économisions en hébergement et en repas, nous le perdions en essence. L’absence d’horaire fut un véritable handicap pour nous.
Enfin, notre dernier HelpX était absolument formidable ! Nous étions dans un café-pizzeria à Golden Bay. Isolé également, mais au bon sens du terme cette fois-ci. Horaires fixes, échanges, un jour-off par semaine. Malgré la douche en plein air et la mini-randonnée matinale de 25 minutes, le cadre était fantastique : vue sur la baie, travail en extérieur sous le soleil, ambiance sympa, et des hôtes très attentionnés. Et puis, ce n’est pas tous les jours qu’on se fait dévisager par un weka sous la douche !
C’est quoi la plus belle randonnée que vous avez faites ?
Nous ne sommes sûrement pas les mieux placés pour parler des randonnées, puisque nous nous limitons aux balades d’une journée. Néanmoins, à ce jour, notre favorite était celle menant au Rob Roy Glacier, à 50 kilomètres de Wanaka. Elle dure trois heures aller retour, traverse d’abord la forêt de bush, longe une rivière, puis offre une vue sur le Glacier. Superbe !
Dans un autre genre, la Seally Tarns, au Mont Cook, n’est peut-être pas la plus intéressante (elle consiste simplement à monter -puis redescendre- 1 800 marches), mais les points de vue qu’elle offre sur le Mont Cook, le Mont Sedon, les lacs glaciaires et les glaciers sont absolument mémorables. Nous avons adoré toutes les balades dans le coin du Mont Cook.
Un petit mot sur le Tongariro Crossing, souvent considéré comme « la meilleure randonnée en Nouvelle-Zélande » : nous venons tout juste de le faire, et, si les 2 heures autour des sommets sont véritablement somptueuses par beau temps (sur 6h30 de marche), nous ne la considérons pas comme vraiment représentative du pays. Même si elle reste un incontournable !
Et le meilleur endroit pour se baigner ?
Là, c’est difficile. Déjà, pas sur l’Île du Sud ! La température descend trop la nuit, donc pas de baignade sans finir congelé (à moins de se payer les hot-pool de Franz Joseph Glacier ou de Hamner Spring, mais vu les tarifs, nous nous sommes abstenus).
Pour le moment, la plage d’Ocean Beach au sud de Napier, ou les plages de Papamoa entre Tauranga et Te Puke nous semblent les plus adaptées pour la baignade. En fait, les plus belles plages ne sont pas pour la baignade, mais pour voir des otaries ou des manchots, et pour ça, sans hésiter, notre endroit coup de cœur est la côte des Catlins !
Qu’est-ce qui vous manque le plus de la France ?
Ça va faire très cliché, mais… le saucisson ! Sérieusement, comment peuvent-ils se passer de ça ?!! Non, vraiment, nous ne sommes absolument pas des gastronomes, mais la nourriture ici n’est vraiment pas terrible, même si on fini par s’habituer. La famille et les amis nous manquent aussi, forcément. Dans une moindre mesure, les robinets avec mitigeurs (!) ou le charme historique des centre-villes. Ah, oui, parfois, le français, tout bêtement : l’air de rien, ça fatigue un peu de ne pas pouvoir tenir des conversations approfondies avec les gens à cause d’un vocabulaire limité.
Quels sont vos futurs projets ?
Amandine : Difficile à dire. Rentrer en France début août sans doute. Je vais chercher un job dans l’archéologie. C’est un secteur qui me plaît. Pour Olivier, c’est plus compliqué. Il ne veut pas retourner dans sa branche d’origine, ou du moins fuir le système fait d’imbrications hiérarchiques. Il aspire à trouver un job où il y a davantage de contacts humains. S’il pouvait, il ouvrirait un café.
Et pourquoi pas un PVT Canada du côté de Vancouver ? Comme on est désormais trop âgés pour le Chili, qui sait, les plans sont faits pour être changés !
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