Après avoir effectué un premier voyage au pays du soleil levant il y a deux ans, Cindy et Matthieu ont décidé de s’y installer l’espace d’un an. Pour ce faire, les deux Lorrains ont opté pour un PVT Japon, un visa leur permettant de voyager et de travailler légalement. À respectivement 27 et 28 ans, ils laissent momentanément de côté leurs projets professionnels dans le graphisme et la communication web pour partir sur les traces du cinéma asiatique et des mangas d’horreur (Bersek notamment) qu’ils affectionnent tant.
De votre premier voyage, vous avez visité essentiellement Tokyo. Qu’est-ce qui vous a poussé à revenir ?
Quand on arrive pour la première fois au Japon, on prend une claque tellement énorme qu’en rentrant, tout ce qu’on souhaite c’est revenir ! Pendant deux ans pratiquement, nous n’avons pensé qu’à cela. On continuait nos vies mais le désir de repartir était vraiment fort. On s’était concentrés sur Tokyo et ses alentours car cela nous semblait plus simple à réaliser. Pour ce nouveau voyage, on voulait absolument voir autre chose. Quand tu repenses à tout ce que tu as vécu à Tokyo, que tu regardes la carte du Japon, tu as juste envie d’aller partout en fait !
Pourquoi avoir opté pour un visa PVT ?
Dès notre retour de voyage en 2014, nous avions imaginé revenir au Japon en PVT pour pouvoir y rester plus longtemps, visiter plus et s’imprégner davantage de la culture. La barrière de la langue était trop forte et on avait commencé à pencher pour un PVT en Nouvelle-Zélande. Puis, au moment de fixer la destination, le PVT Japon a pris le dessus, qu’importe si les difficultés étaient plus grandes.
On a opté pour le visa permis vacances travail pour pouvoir rester jusqu’à un an sur place. On ne sait pas encore si on fera l’année entière. Le but est de trouver le parfait équilibre budget/visites/temps. On veut essayer de voir le Japon au maximum. On ne veut pas se cantonner à une ville, y trouver un job à long terme. On ne veut pas rentrer en se disant « mince on a vu que ça ». En lisant certaines aventures sur d’autres blogs, cela transparaît souvent. On va essayer d’éviter ça car ce serait refaire ce qu’on a fait en France finalement.
Nous avons fait Tokyo pendant un mois pour le moment. Là, on est à Osaka pour trois mois et ensuite on verra. L’avantage, c’est qu’on peut travailler sur place et renflouer les caisses.
Comment se sont passées les démarches ?
Plutôt facilement en fait. Il y a des consignes assez strictes pour l’obtention du PVT Japon mais il suffit de les suivre et tout se passe bien. On a écumé beaucoup de sites et de forums malgré tout pour saisir les petites subtilités du dossier. On a d’ailleurs écrit un article assez gros qui résume tout ça, avec nos programmes et une lettre de motivation à télécharger pour s’en inspirer. Le plus compliqué, c’est qu’il faut se rendre deux fois au consulat. On a de la chance car le plus proche était à Strasbourg, à seulement 1h30 de chez nous. Pour d’autres régions, c’est plus compliqué. Il faut aller à Paris deux fois. Ce n’est pas évident.
Où avez-vous logé à Tokyo ?
On a fait appel à une société de Guesthouse qui s’appelle Bamboo-House. Ils proposent des petits studios entièrement privatifs et c’est exactement ce qu’on cherchait. On était à Mejiro, un quartier vraiment pas connu et pourtant vraiment super sympathique et très bien situé. On était à une station d’Ikebukuro et à trois stations de Shinjuku sur la Yamanote Line. Entre deux des plus gros quartiers de Tokyo en fait.
Vous semblez adorer la ville de Kamakura. Comment s’organise la journée type sur place ?
Oui, on aime beaucoup Kamakura. Il y a pas mal de choses à faire finalement. La journée type n’est pas simple à définir. Tout dépend ce qu’on veut y voir. Il y a bien sur les incontournables comme le Bouddha, le temple Hase Dera ou le sanctuaire Hachiman-gū. Mais Kamakura regorge de petits temples et de sanctuaires un peu partout. L’ambiance qui se dégage de cette ville est magique. Il y a la proximité avec la mer. La ville est entourée de collines à la végétation très dense. Il y a la bambouseraie de Hokokuji pas loin de la ville. Cela créé une atmosphère assez singulière. Mais on doit y retourner obligatoirement puisqu’on n’a jamais fait Kita-Kamakura et la presqu’île d’Enoshima.
Est-ce que vous avez trouvé du travail au Japon ?
Pour l’instant, nous n’avons pas encore cherché de travail. On s’était laissés le mois de septembre pour profiter et redécouvrir Tokyo. On aurait dû commencer les démarches en arrivant à Osaka en octobre mais il y a eu un souci avec notre guesthouse. Au lieu d’avoir notre appartement comme prévu, les propriétaires nous on dit le jour où nous sommes arrivés qu’il n’y avait plus de chambre disponible sauf une petite pièce de 5m² dans le fond. Pourtant, nous avions réservé il y a trois mois. Du coup, en octobre, le loyer est beaucoup moins conséquent que prévu. Un mal pour un bien. Ça nous laisse encore un mois sans avoir besoin de chercher de travail par rapport à notre budget.On se renseignera sur Craigslist ou on essaiera de donner des cours de Français ou d’anglais en s’inscrivant sur des sites de cours particuliers.
Quelles autres destinations allez-vous visiter ?
Là, on est à Osaka depuis le 1er octobre. C’est le camp de base idéal pour visiter le Kansai. On est déjà aller à Nara (qui va peut-être détrôner Kamakura dans note cœur) et à Kyoto. Mais Osaka, c’est déjà énorme à visiter et on commence aussi à la préférer à Tokyo. L’ambiance y est bien différente. On sent les gens moins stressés, plus souriants aussi.
Dans notre to-do-list, on a Kobe, Himeji, le lac Biwa, le mont Koya pour le Kansai. Sûrement d’autres aussi mais il faut fouiller plus. Sinon, on aimerait se prendre quelques jours à Hiroshima et à Miyajima. Ensuite, on s’établira un mois ou deux à Fukuoka, puis à Okinawa.
Dans l’idéal, on aimerait profiter de la proximité avec le reste de l’Asie pour aller en Thaïlande, au Cambodge et au Vietnam. Tout sera question de budget mais on espère pouvoir le faire.
C’est quoi les découvertes culinaires que vous avez faites au Japon ?
Les sushis ne seraient pas une découverte étant donné le nombre croissant de restaurants qui en proposent en France, mais on a envie de dire qu’on a quand même découvert les sushis. Ici, ils sont dix fois meilleurs qu’en France. Même dans un restaurant bon marché. Quelque part, c’est redécouvrir un plat. Sinon on a découvert :
- les Takoyaki, une spécialité d’Osaka. Des boulettes de pâte remplis de morceaux de poulpes grillés.
- les Monjayaki, une spécialité du Kanto. Du chou et pleins d’ingrédients sur plaque chauffante.
- Le curry Japonais
- La street food japonaise : des brochettes de poulpe, de saumon, de poulet, de bœuf, de coquilles saint Jacques, etc.
- Les ramens
- Les tendons : tempura sur bol de riz
- Gyudon : Bœuf sur bol de riz
Il y a tellement de choses en fait que c’est dur de se rappeler de tout. Il nous en reste beaucoup à tester en tout cas.
Et les trucs les plus insensés que vous avez observé ?
- Le respect des formalités et des procédures. Par exemple, pour obtenir un forfait téléphonique. On parle en anglais pour se faire comprendre. On galère bien comme il faut. Au moment de nous donner notre contrat, l’employé nous demande si on souhaite la version en anglais ou en japonais, en attendant très sérieusement une réponse. Elle était bloquée jusqu’à ce qu’on lui dise qu’on voulait la version anglaise. Elle doit nous demander, elle le fait. Mais c’est pareil partout, dans les conbinis, les restaurants, etc. Il y a un protocole à respecter, même si parfois ce n’est pas nécessaire ou illogique, c’est comme ça.
- La propreté. C’est assez connu mais ce n’est pas une légende. Au Japon, c’est propre. Un peu moins à Osaka de ce qu’on a pu voir. Mais si tu débarques pour la première fois sur le sol japonais et directement à Osaka, tu trouveras que c’est hyper propre quand même.
- On a récemment vu un mec promener son iguane en plein dans Shinsekai, à Osaka. C’était pas mal.
- Le respect des biens. Le respect d’autrui. Ce n’est pas un secret non plus. Au Japon, tu te sens en sécurité partout et à n’importe quelle heure. Ici, le risque de te faire voler quelque chose est vraiment minime, de te faire agresser encore plus.
- Les Japonais et l’alcool. C’est marrant de voir à quel point ils ne tiennent pas l’alcool et à quel point ils peuvent boire même en semaine après une journée de 12h. Tu peux en trouver endormis, écroulés par terre dans la rue à 1h du matin un mardi en costard avec leur mallette dans la main. Et tout le monde passe à côté sans se soucier parce qu’ici c’est normal.
Quel conseil donneriez-vous à un voyageur débarquant pour la première fois au Japon ?
- Prévoir des chaussures dans lesquelles on se sent bien et qui sont solides. On marche beaucoup pour la moindre sortie. Pas la peine de prendre les chaussures du professeur d’informatique (NDLR : il faudra m’expliquer l’expression !). Il faut quelque chose d’urbain.
- Alterner entre les visites touristiques « obligatoires » et sortir des sentiers battus. Ne pas hésiter à se perdre dans la ville. C’est comme ça qu’on tombe sur des petites perles. À Ikebukuro, on a trouvé une série de temples qu’on ne soupçonnait pas d’être là par exemple. Tokyo, et même Osaka au final, sont des villes parfaites pour ça, se perdre.
- Si vous partez en PVT Japon, prévoyez un budget assez conséquent. Ne pas hésiter à repousser le projet de quelques mois pour partir serein. C’est un des pays les plus chers du monde et même étant en mode backpacker, le budget peut vite exploser. On trouvait les propos de l’ambassade un peu trop alarmistes mais ils ont quand même raison sur certains points. Les loyers sont chers et les transports sont très chers. Partir avec 6 000 € minimum est beaucoup plus prudent que les 3 100 € demandés par l’ambassade. Le but du PVT, c’est quand même de profiter du pays et on ne peut le faire qu’une fois.
N’hésitez pas à consulter leur blog En Passant par le Japon, une petite mine d’or pour tous les voyageurs disposant d’un PVT Japon et même pour ceux qui veulent visiter l’archipel avec un visa touriste !