On retrouve Kelly, une Française qui vit depuis deux ans à Whitehorse, capitale du Yukon, une région du nord ouest canadien. Elle y a débarqué avec un visa vacances travail (on dit working holiday visa dans cette région anglophone !). 24 mois à travailler sur place et à voyager dans tous le pays, et là voilà désormais titulaire de la résidence permanente au Canada. Une sacrée bonne nouvelle !
Kelly nous raconte comment elle a réussi à obtenir la résidence permanente au Canada et nous parle de son ambition de devenir un jour Canadienne.
Kelly en profite aussi pour décrire les régions les plus méconnues du Canada, généralement situées dans le centre du pays : Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan et Manitoba.
Et n’hésitez pas à découvrir ses bons plans voyages dans sa région du Yukon et dans la région frontalière -et américaine- de l’Alaska
Comment as-tu réussi à immigrer au Canada ?
Je savais bien qu’un jour mon PVT allait arriver à échéance. Après un an passé au Yukon, j’avais la certitude que je souhaitais rester plus longtemps au Canada, et plus précisément à Whitehorse où j’ai finalement passé l’intégralité de mon PVT. Alors, je me suis renseignée sur les programmes d’immigration, notamment trois différents : le programme d’immigration du territoire du Yukon (un permis de travail fermé de deux ans, durée pendant laquelle la demande de résidence permanente est instruite), le visa « mobilité francophone » (un simple permis de travail fermé, d’une durée allant de 6 mois à 2 ans), et l’Entrée Express, le programme d’immigration fédérale pour les travailleurs qualifiés qui permet d’obtenir directement la résidence permanente.
J’ai opté pour cette dernière option pour la rapidité de réponse : en six mois, le requérant est supposé recevoir sa réponse. Le principe : le candidat est placé dans un bassin avec un nombre déterminé de points qui dépend de son âge, de son éducation, de son niveau en langues officielles (français et ou anglais), de son expérience de travail au Canada et de quelques autres critères. Toutes les deux à trois semaines, Immigration, Réfugiés, Citoyenneté Canada prend les personnes ayant le plus de points et les invite à présenter une demande de résidence permanente. Une fois l’offre acceptée, le candidat a 60 jours pour déposer son dossier dématérialisé dans son compte en ligne. Il y a tout un profil à compléter avec les antécédents de travail, de voyages et d’adresses de résidence des dix dernières années, puis il faut y téléverser les documents justificatifs. Plus d’informations ici.
De là commence l’attente. La réponse peut être plus rapide que six mois (j’ai des amis qui ont eu la leur en 2 à 3 mois), ou légèrement plus longue à arriver si IRCC a besoin d’informations complémentaires (pour mon cas, avec deux demandes de précision, cela a pris six mois et demi, ce qui est toujours bien plus rapide que le processus normal de 18 à 24 mois).
Quel est ton quotidien dans le Yukon ?
Si l’on regarde vraiment de près, il ressemble finalement en beaucoup de points à celui que je menais en France, dans le sens où je me lève, je vais au travail, je vais à la salle de sport et je rentre à la maison. La grande différence, c’est que je suis à deux minutes à pied de chemins en pleine nature, proches de lacs et de montagnes, ce qui fait que je suis souvent dehors après le travail, notamment grâce à nos deux chiennes. Les week-ends, je suis aussi très souvent en vadrouille pour randonner ou faire du ski de fond ; en fait, pour tout simplement découvrir les alentours. Même après deux ans, j’ai encore beaucoup d’endroits à voir juste à côté de Whitehorse.
Quels sont les avantages et les inconvénients à vivre dans le Yukon ?
J’aime vivre dans une ville à taille humaine, où il n’y a pas de hauts immeubles, et où on retrouve tous les services nécessaires, et de nombreuses festivités. Il y a toujours quelque chose à faire à Whitehorse, que ce soit des festivals, un film à aller voir au ciné ou une exposition d’artistes locaux.
J’aime tout particulièrement vivre si proche de la nature.
Le côté négatif de vivre dans le nord, c’est le manque de choix quand on fait ses courses alimentaires ou vestimentaires ; le coût est un peu plus élevé aussi car tout doit arriver jusqu’ici. Quand je rentre en France et que je rentre dans un supermarché, je suis ébahie devant les immenses rayons remplis de tout plein de choses !
Le Yukon, c’est aussi vivre dans une petite communauté, où tout finit par se savoir. Cela peut ne pas convenir à tout le monde. Certains diront également que l’hiver est long, froid et sombre, mais moi, je l’adore alors ce serait plutôt un avantage de mon point de vue 😉
Qu’y a-t-il à découvrir en Colombie-Britannique ?
Même si je ne suis pas citadine, je suis allée plusieurs fois à Vancouver, où il y a des coins vraiment sympas à découvrir : les plages, Stanley Park, Granville Island, Chinatown, etc. Récemment, pendant mes vacances, j’ai découvert une toute petite partie du nord de la Colombie-Britannique, la Cassiar Highway, une route magnifique, au milieu des montagnes. Finalement, elle ressemble aux routes du Yukon, même si les paysages environnants sont beaucoup plus verts. Et je ne sais pas comment l’expliquer mais les montagnes y sont différentes. Un petit détour nous a permis de découvrir le glacier Salmon, un de mes points forts de la traversée du Yukon à l’Ontario !
Le Canada est tellement grand que pour avoir un aperçu complet d’une province, il faudrait y passer plus d’un mois… J’y retournerai, c’est certain. J’aimerais notamment aller randonner au nord de Vancouver et sur l’île de Vancouver.
Raconte-nous les grands moments que tu as vécus dans les parcs nationaux de Jasper et de Banff (région Alberta).
Jasper et Banff, c’est juste immense et magnifique, mais c’est aussi très populaire, avec beaucoup, beaucoup de monde, ce qui n’a pas été facile à accepter à notre arrivée. Il a fallu qu’on s’acclimate, nous qui vivons dans un endroit encore plus immense et presque sans personne. Devoir prendre la navette pour aller au lac Louise, par exemple, nous a pas mal refroidis…mais passé ces désagréments, nous avons passé une excellente semaine malgré une météo plus que mitigée.
À Jasper, nous avons adoré la randonnée Sulphur Skyline Trail, 4 kilomètres pour arriver au sommet d’une montage avec une vue à 360° à couper le souffle. Puis, nous avons emprunté la Promenade des glaciers qui est à tomber par terre, entre glaciers, montagnes et lacs (dont le fameux Lac Peyto). Je crois que mon coup de cœur de cette route reste la randonnée menant au Col Wilcox avec la vue sur le glacier Athabasca, et les couleurs d’automne naissantes.
Banff est tout aussi superbe ; la petite ville est vraiment sympa bien que super touristique et la vue depuis le Mont Sulphur est superbe.
Quelles sont les spécificités touristiques des régions Saskatchewan et Manitoba ?
Moins connues et moins fréquentées, les deux provinces du centre ont pourtant beaucoup à offrir. Elles sont immenses, elles-aussi, et il faudrait avoir un peu de temps devant soi pour pouvoir en profiter un maximum.
Ce qui m’a surprise en Saskatchewan, c’est parfois le manque de signalisation. Je me souviens avoir roulé plus de 2 h pour trouver les Grandes Dunes de sable… Bref, c’est beau et vraiment peu de touristes s’y rendent. Nous avons passé deux jours dans le parc national des Prairies, sans croiser une mouche ; juste des bisons, des chiens des prairies, des coyotes et des cerfs. Par contre, il faut faire attention au ravitaillement en essence car le dimanche, toutes les stations des minuscules villages sont fermées !
J’ai malheureusement passé peu de temps pour visiter le Manitoba, mais le peu que j’aie vu me donne envie d’y retourner. J’aime leur concept de parcs provinciaux avec des sites multi-activités, et des refuges tout du long pour casser une croûte.
Est-ce que tu ambitionnes d’obtenir la nationalité canadienne ?
C’est le prochain objectif en effet. J’avoue ne pas m’être trop renseignée encore puisque j’étais concentrée sur la résidence permanente. Une des conditions d’obtention est d’être physiquement sur le territoire canadien 3 ans sur les 5 dernières années. J’espère donc être en mesure d’envoyer mon dossier dans un peu plus d’un an, si on soustrait la durée de mon PVT. Affaire à suivre 🙂
Retrouvez les aventures de Kelly sur le blog Lily’s Road.