C’est l’histoire de deux sœurs Belges qui ont décidé de découvrir le Canada avec des visas vacances travail. L’aîné, c’est Florence. A 27 ans, celle qui a entamé une carrière dans l’hôtellerie en Belgique est l’instigatrice de ce projet d’expatriation. Mais comme il est difficile de séparer deux sœurs, Célestine, 19 printemps, a suivi.
Pendant les quatre premiers mois de leur aventure, les deux jeunes Namuroises se sont installées à Victoria, capitale de la Colombie-Britannique située sur l’île de Vancouver, à l’extrême ouest du Canada. Depuis le début de l’année, elles ont décidé de partir trois fuseaux horaires plus à l’Est en direction de Montréal. Elles nous racontent cette expérience !
Pourquoi avez-vous décidé d’obtenir un PVT au Canada ?
Florence : J’ai toujours nourri le rêve de découvrir le Canada. Je ne sais expliquer d’où vient cette envie mais je souhaitais vivre une expérience différente que de simples vacances dans ce pays. J’ai d’abord pensé y effectuer un stage dans une entreprise mais la durée du stage proposé était trop courte pour pouvoir en profiter pleinement. J’ai donc préféré faire un Erasmus au Danemark. Cette première expérience à l’étranger a été un déclic et m’a encore plus boostée à réaliser ce rêve d’expatriation.
Le PVT Canada pour les Belges est plus facile à obtenir que pour les Français car il y a moins de demandes. Concernant les démarches, elles sont exactement les mêmes que l’on soit Belge ou Français. Par contre, notre PVT est limité à 1 an (contre 2 ans pour les Français) et doit être demandé avant ses 30 ans (35 ans pour les Français). J’ai eu la chance d’être tirée au sort dans les premières rondes d’invitation.
Célestine : J’ai décidé d’obtenir un PVT au Canada pour prendre mon indépendance, découvrir une nouvelle culture et surtout pour me ressourcer et réfléchir à mon avenir. Quand ma sœur m’a parlé de son projet, j’ai tout de suite été séduite. L’obtention de mon PVT a été très rapide puisqu’un jour après ma demande j’étais acceptée.
Pourquoi avez-vous choisi de vous installer dans la partie anglophone du Canada, en Colombie-Britannique ?
Florence : Même si je rêvais de découvrir le Québec, je n’avais pas envie de partir au Canada pour rencontrer des Belges et des Français. Le but, c’était de s’immerger complètement dans la culture canadienne. J’ai effectué de très nombreuses recherches sur les différentes provinces et villes du pays, j’ai changé d’avis toutes les semaines et puis un jour j’ai arrêté ma décision sur Victoria. Je me suis dit que tant qu’à traverser l’océan, autant pousser le défi un peu plus loin en m’installant dans une province anglophone (tout en sachant que mon niveau d’anglais était plutôt bon). Victoria rassemblait ce que je recherchais : une ville anglophone, à taille humaine (85 000 habitants) avec un des climats les plus doux du Canada, insulaire et orientée nature. Qui plus est, la Colombie Britannique est une région magnifique qui offre de nombreuses possibilités de voyages.
Célestine : J’avais envie de savoir si j’allais être capable de m’en sortir en anglais. Le choix de Victoria a été motivé par le fait que nous souhaitions un endroit proche de la nature. Le fait que l’océan soit si proche de notre habitation était vraiment positif.
Qu’y a t-il à découvrir à Victoria et dans les alentours ?
Florence : Victoria est une ville très paisible où de nombreux Canadiens vont passer leurs retraites. Il faut dire que le climat est doux. Outre le centre-ville riche par son architecture et ses musées, il y a de superbes balades à réaliser le long de l’océan et dans les parcs. Nous avons visité l’île de Vancouver fin janvier et plus particulièrement Ucluelet et Tofino qui sont des stations touristiques réputées pour la qualité de leurs plages qui attirent les surfeurs peu importe la saison. Nous avons eu la chance de les visiter durant la saison des tempêtes, ce qui est très impressionnant.
Célestine : On ressent effectivement la proximité avec les Etats-Unis. Seattle n’est qu’à 3h30 de bateau. L’Ouest canadien est imprégné par la culture US avec des grands malls, des grosses voitures. Tout paraît hors norme. Les Canadiens partagent la chaleur et la sympathie des Américains. c’est là qu’on réalise la différence avec la Belgique ou la France où l’on est plus individualistes et froids, du moins aux premiers abords.
Vous avez déménagé à Montréal. Quelles sont les différences de mode de vie que vous avez remarqué ?
Florence : Suite à des problèmes rencontrés avec notre propriétaire, nous avons choisi de déménager et de changer de ville. Même si nous adorions Victoria, nous avions l’impression d’en avoir fait le tour.
Célestine : L’une des différences majeures, c’est la taille de la ville. Montréal (1,7 millions d’habitants) est gigantesque par rapport à Victoria (85 000). On ressent l’influence européenne dans l’architecture montréalaise. Il y a évidemment une différence linguistique (français à Montréal, anglais à Victoria). A Montréal, il y a une facilité de se déplacer (bus et métro à toute heure du jour et de la nuit). Il y a aussi davantage de supérettes, de marchés et de maraîchers alors qu’à Victoria, ce sont des grands centres d’achats. Côté alimentation, on a réussi à trouver du pain et du fromage à Montréal. Cela peut paraître anodin, mais les gens mangent assez gras et très épicé à Victoria.
Comment est le coût de la vie au Québec et en Colombie-Britannique ?
Célestine : Tout est très cher en Colombie-Britannique, surtout au niveau des loyers, de l’alimentation, du shopping. A Victoria, les fruits et légumes sont très chers. Pour vous donner un exemple, la location d’une chambre en colocation revient aux alentours de 400 $ à Montréal, contre 700 $ à Victoria. Quasiment du simple au double.
Est-ce que vous avez trouvé un emploi sur place ?
Célestine : Je ne compte pas trouver de job à Montréal car je rentre en Belgique dans quelques jours. Ma famille et mes amis me manquent énormément. J’ai donc décidé de terminer mon PVT plus tôt que prévu. Je n’ai pas eu de grande difficulté à trouver un job à Victoria car j’ai postulé partout où je pensais avoir la capacité d’effectuer le job.
Florence : Nous sommes arrivées à Victoria à la fin de la saison touristique, ce qui n’était pas le meilleur moment pour trouver un travail dans l’hôtellerie. Notre but étant d’améliorer notre anglais, nous sommes restées très ouvertes sur les possibilités de jobs. Il faut être conscients que c’est difficile en tant qu’expatrié de trouver un job dans sa branche car on n’a pas d’expérience canadienne (donc pas de références à donner aux employeurs). Qui plus est, on est sur des durées déterminées, ce qui n’arrange pas les employeurs.
Après une semaine de recherche sur place, nous avons décroché des entretiens dans plusieurs magasins. Nous avons choisi de travailler chez Starbucks mais dans des boutiques différentes. J’ai été ravie de découvrir la culture d’entreprise à l’américaine, où le contact avec les clients est extrêmement important. Ca fait pratiquer l’anglais.
Starbucks m’a offert la chance d’être transférée à Montréal. J’ai hésité car le salaire est égal au salaire minimum et les horaires ne sont pas toujours évident. Mais j’ai finalement décidé de me faire transférer par facilité (la sécurité d’avoir un job et d’être formée), en me disant que rien ne m’empêchait de changer de job par la suite.
Que comptez-vous faire une fois que votre PVT sera terminé ?
Célestine : Je compte tout d’abord chercher un travail en Belgique et passer mon permis de conduire. Ensuite, j’envisage de reprendre mes études mais je ne sais pas du tout dans quel domaine. J’ai encore quelques mois pour y réfléchir. Et puis pourquoi pas refaire un PVT dans un autre pays ?
Florence : Je ne compte pas rester au Canada, même si j’adore ce pays. Je ne prolongerai pas mon séjour car je dois avouer que mon pays, ma famille, mes amis et ma culture me manqueraient trop. Je suis très attachée à mes racines. À mon retour en Belgique, je chercherai du travail dans ma branche. En attendant, je ne préfère pas y penser et profiter de chaque jour qui passe.
Suivez les aventures de Florence et Célestine sur leur blog Sisters Travelers