Romain Hamon, rédacteur en chef du blog WHV, est revenu d’un PVT Argentine. Il nous parle de son expérience à Buenos Aires.
L’Argentine, je connaissais déjà, enfin un peu. Je connaissais les joueurs de l’équipe de football, la station sur la ligne 1 du métro parisien (Argentine, attention à la fermeture des portes !). Je vivais même au-dessus du Volver, l’un des restaurants argentins les plus fréquentés de la capitale. Et puis, un jour, je me suis envolé pour Buenos Aires avec un PVT Argentine. Désormais, je peux vous raconter cette expérience de vie, vous parler de cet endroit magique où le tango est roi, où le café se boit con leche et où les barbecues sont interminables !
Un PVT Argentine décidé sur un coup de tête
Je ne vais pas commencer à vous raconter des histoires, à jouer le rôle du petit cadre dynamique parisien souhaitant partir au bout du monde pour échapper à la spirale « métro-boulot-dodo ». Ce n’était pas mon cas. Déjà parce que je n’étais pas cadre (voilà qui est dit) et ensuite parce que Paris m’a toujours bien traité. Journaliste de formation, je n’avais pas prévu de partir. Je pigeais à droite, à gauche, parfois au milieu, dans l’attente d’un projet d’écriture plus stable (et de préférence sans chats écrasés). Et puis, un jour, ma copine m’a annoncé qu’elle partait étudier pendant un an à la FADU, l’école d’architecture de Buenos Aires. J’ai donc suivi tout naturellement. Pour subvenir à mes besoins sur place, j’ai pris un visa vacances travail afin de trouver plus facilement un travail. Les démarches pour obtenir le visa WHV Argentine se sont faites facilement et rapidement.
D’un logement à Caballito…
Grâce à un contact établi à Buenos Aires, nous avons déniché une chambre dans une maison avant même de fouler le sol argentin. Une colocation dans le quartier un peu excentré de Caballito, populaire et avantageux financièrement. Nous avions misé sur du local d’entrée de jeu. Quelle ne fut pas notre surprise quand nous avons vu la maison. Celle-ci était sombre et très peu entretenue. Mon conseil d’agent immobilier, visitez avant d’accepter ! Le propriétaire, qui vivait avec nous, était un avocat fort sympathique et quelque peu pantouflard. Nos colocataires étaient tous de jeunes argentins sans le sou, sérieux, travailleurs et finalement un peu ennuyeux. Nous passions nos premiers jours à faire des tours du parc Centenario, entourés par les promeneurs de chiens et les vendeurs de Nokia 3310. Notez qu’en Argentine, tout le monde utilise son smartphone avec Whatsapp pour communiquer, même les employeurs.
…à une colocation dans Palermo Viejo
Nous sommes restés trois semaines à Caballito, avant de migrer vers une colocation plus internationale à Palermo, le quartier bobo. C’était bien plus cher mais aussi bien plus festif. Là encore, nous croisions notre nouveau logeur pratiquement tous les jours. En Argentine, le propriétaire prend une place importante et vous fait comprendre que quoiqu’il arrive, il s’agit de sa maison et que le contrat signé ne vaut pas grand chose. Pour trouver un logement via internet, utilisez les sites Craigslist et Compartodepto. Si vous souhaitez des conseils personnalisés, n’hésitez pas à contacter Héloïse, expatriée française et spécialiste immobilière pour le site BuenosAiresConnect. Elle pourra sans doute vous diriger vers des maisons où le français n’est pas la langue officielle. Oui, à Buenos Aires, la diaspora française est très imposante !
Un emploi décroché dans l’hôtellerie
J’ai trouvé un travail seulement quelques jours après mon arrivée en Argentine. Cela ne veut pas dire que c’est facile, loin de là. Je me suis peut-être retrouvé au bon endroit au bon moment. J’avais postulé à une offre d’emploi publiée sur le groupe Facebook des « Français à Buenos Aires ». Un poste de réceptionniste à l’Hôtel Costa Rica, une superbe bâtisse de Palermo Viejo façon boutique hôtel, composée de 20 chambres avec salle de bain et de cinq petites chambres avec bano compartido sur le toit terrasse. J’ai rencontré le propriétaire deux jours après mon arrivée. Il s’agit de Yann Poulhazan, un français expatrié depuis près de vingt ans dans le pays, et qui recherche régulièrement des français disposant d’un PVT Argentine pour des contrats d’environ 40 heures par semaine. Au programme, accueil des clients de jour et parfois de nuit, préparation du petit-déjeuner et tenue du bar. Un poste multitâche avec un bon salaire. Comme j’avais un assez bon niveau d’anglais, d’espagnol et de l’expérience dans l’accueil (j’ai travaillé en auberge à Paris, puis comme conseiller séjour à l’office de tourisme d’Arcachon), j’ai été sélectionné. Miser sur votre passeport français pour trouver un travail est donc une bonne option. N’hésitez donc pas à postuler à la boulangerie française Cocu ou à la brasserie Pétanque, dans le quartier de San Telmo.
Quand vous trouvez un emploi légal à Buenos Aires, il convient de s’inscrire à la sécurité sociale argentine. On vous explique ici comment obtenir le CUIL, document attestant de votre adhésion. Avec ce document, vous pourrez ouvrir un compte bancaire si vous le souhaitez.
N’hésitez pas à rentrer dans l’Hôtel Costa Rica :
Foire aux questions
Où vivre à Buenos Aires ?
- Palermo pour son côté bobo, hipster et arty (je ne me comprends pas moi-même)
- San Telmo pour son côté authentique
- Recoleta si vous voulez un accès à la culture
- le Microcentro si vous souhaitez être en plein cœur de ville
- Puerto Madero pour ceux qui rêvent d’une vue sur l’eau
- Villa Crespo, Almagro ou Caballito pour les budgets sérrés
Doit-on changer ses euros au marché noir ?
Depuis l’élection de Maurico Macri à la tête de la Présidence argentine, le taux de change officiel est d’environ 1 € = 16,50 ARS. Dans les cuevas (bureaux de change non officiels), il est possible de changer du liquide à un taux proche de 1 €= 17 ARS. La différence est donc mince. On vous conseille donc d’être très prudent avec cette pratique et de ne pas vous risquer à y aller seul, surtout si c’est la première fois que vous le faites.
Quel marché faire à Buenos Aires ?
Sans aucun doute la feria de San Telmo le dimanche sur l’Avenida Defensa. Des marchés plus éclectiques s’installent le week-end à Palermo.
Où manger de la bonne viande ?
Dans des restaurants réputés mais abordables financièrement. Au choix, La Cabrera, le Don Julio. Plus intimiste, le Lo de Jesus. Moins touristique, El Gran Mosquito.
Où déguster de succulents empanadas ?
Souvent dans les « bouis-bouis ». Les empanadas carne picante (viande haché piquante) du Querido, près de l’Hôtel Costa Rica, sont tellement bons qu’ils sont à la carte uniquement le samedi. Du coup, ça suscite l’intérêt. Allez aussi tester un sandwich milanesa de pollo au Gran Canario entre les rues Nicaragua et Araoz. Un délice.
Doit-on forcément boire du maté ?
Partons du principe qu’il faut goûter aux spécialités locales, alors oui ! Doit-on s’y accommoder ? Pas forcément. Si vous n’aimez pas les gens qui se pavanent avec leur thermos de café dans le métro parisien (ou dans le tram bordelais), alors vous n’aimerez certainement pas ceux qui font la même chose à Buenos Aires.
Et le Fernet Branca?
Si vous aimez les liqueurs vertes et sucrés qui font mal au crane le lendemain, libre à vous de vous laisser tenter par le fernet et de le mélanger avec du coca-cola. Sinon, notez qu’une vodka orange s’appelle destornillador en Argentine. Voilà, voilà…
La Quilmes, ça vaut quoi ?
On s’y familiarise rapidement. Si vous êtes belge ou amateur de bières artisanales, optez plutôt pour la Patagonia ou pour une mousseuse de la marque Antares.
Comment voir un match de foot ?
Le Superclasico entre Boca Junior et River Plate étant hors de prix, optez plutôt pour un match moins populaire ou une rencontre de l’équipe nationale. Le spectacle se passe généralement en tribune de toute manière.
Et pour le tango ?
Est-ce que j’ai une tête à danser le tango ?